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La sécurité alimentaire, ne garantit pas une bonne nutrition?

par Point Focal Genre

publié dans Caraibes , Haiti , alimentation , choix , discrimination , droits humains , développement , egalité , emploi , inégalités , statistique , travail , zone rurale , éducation , victimes

Dr. Joseline Marhone

Dr. Joseline Marhone

Comment concevoir la situation actuelle de l'alimentation en Haiti? Que signifie l'insécurité alimentaire? Est-elle pareille à l'insécurité nutritionelle? En fait, comment décrire les différences entre l'alimentation et la nutrition en Haiti maintenant? Autant de questions qui ont trouvé réponse lors de la présentation  "L’Agriculture de Santé Publique : un outil de résilience pour la Nutrition en Haiti?"

Docteure Marhone nous décrit de la manière suivante: l'évidence nous révèle comme prisonniers de la faim et de la malnutrition. La crise selon elle se situe à trois niveaux, celle de la production, de la consommation et de l'utilisation. 

La Production

D'abord elle explique un manque de politique d'investissement agricole ce qui produit des intérêts et des financements agricoles élevés; cela entraine une faible productivité.  Le résultat est la diminution de la disponibilité de la nourriture. 

Donc, il y a un manque d'activités agricoles génératrices de revenus, cela veut dire peu de travail dans ce secteur et de surcroit un bas niveau de salaires, en plus, cela amène au constat inévitable de la diminution de la consommation alimentaire.

Nous constaterons un manque de revenus à l'état, puis une réduction dans les budgets programmés, une dégradation des services de base et des infrastructures, et in finae une dépendance de l'aide extérieure.

Dre Marhone prône un cercle vertueux pour libérer le peuple haitien de la faim et de la malnutrition. La démarche suivante est proposée:

Dr Joseline Marhone

Dr Joseline Marhone

La Consommation

La sécurité alimentaire est recherchée à travers un renforcement de la politique agricole:

  • renforcer les investissements agricoles en milieu rural
  • appuyer les producteurs - intrants, crédits
  • faciliter les filières porteuses

Cela amènera une augmentation de la disponibilité de la nourriture. Nous serons alors à la recherche de l'augmentation de la consommation alimentaire, et après avoir augmenté sa disponibilité l'utlisation sera de toute importance et sera la 3è boucle de la sécurité alimentaire.  Voir le diagramme ci-dessus.

Pour augmenter la consommation alimentaire il faudra encourager les politiques d'économies fiscales et commerciales. On mettra en place une politique de création d'emplois, nous garantirons une alimentation scolaire convenable, vraiment tout un programme pour permettre que le profit de la relance agricole et alimentaire se fasse ressentir à plusieurs niveaux.

Dr Marhone pose le contexte et trace la piste des solutions. 

Les deux premières étapes de la production et de la commercialisation de la nourriture franchies, il faudra travailler à fond la troisième. L'amélioration de l'utilisation des aliments pour en obtenir plus que du remplissage, pour que ces aliments rentrent dans le cycle de la bonne santé suite à une bonne alimentation.  Consultez les 3 images ci-dessous:

La sécurité alimentaire, ne garantit pas une bonne nutrition?
La sécurité alimentaire, ne garantit pas une bonne nutrition?
La sécurité alimentaire, ne garantit pas une bonne nutrition?
L'utilisation

Au point où nous en sommes, les Haitiens accusent globalement un déficit allant de 53% à 58% des calories nécessaires au corps humain.  Leur apport apparent en calories est de 1040 alors que la norme serait entre 2200 et 2500.

Cet état de fait est causé en partie par une diminution annuelle de la production nationale en céréales et légumineuses, en racines et tubercules. Regardez les diagrammes ci-dessous qui présentent les chiffres. 

La sécurité alimentaire, ne garantit pas une bonne nutrition?
La sécurité alimentaire, ne garantit pas une bonne nutrition?

L'impacte de ces carences est:

  • 22% des enfants haitiens sont trop courts pour leur âge;
  • 10% sont trop maigres pour leur âge;
  • près de 385,000 font une carence en vitamine A;
  • Anémie par carence en fer:
    • 75%  des moins de 23 mois;
    • 50% des femmes enceintes;
    • 34% des femmes allaitantes et
    • 27% des hommes.

Reprendre le contôle de la production alimentaire en Haiti est plus qu'une question de résilience, c'est une question de survie. Comment avancer, comment produire, comment travailler quand le corps manque des calories, vitamines et nutriments pour fonctionner? 

La sécurité alimentaire, ne garantit pas une bonne nutrition?

La présentation de la Docteure Marhone est riche en informations que nous avons pris le soin de séparer en unités. La semaine dernière ce blog a repris les informations pertinentes sur les effets négatifs des carences sur le développement. Cette semaine, nous avons brossé le tableau de la production agricole et son impacte sur la population haitienne. La semaine prochaine, nous présenterons les aliments qui sont riches en nutrients nécessaires pour le développement normal de l'être humain. 

Le 1er résumé de la présentation de la Docteure Joseline Marhone: "L’Agriculture de Santé Publique : un outil de résilience pour la Nutrition en Haiti?" Et présenté la semaine dernière peut être retrouvé en cliquant sur le lien ci-dessous

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