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Genre et emploi #1

par Point Focal Genre

publié dans caraibes , egalité , feminisme , femmes , genre , haiti , hommes , sexe , stereotypes , équité , emploi , travail , marché de l'emploi , contraintes , discrimination , inégalités , choix , segregation , rôles séxospécifiques

Les chances pour une femme de rentrer sur le marché du travail dépendent
bien moins de la décision de le faire que des contraintes socio-économiques
dans presque tous les groupes de pays …

Rares sont les organisations sociétales qui permettent une participation égalitaire des femmes et des hommes à la vie économique, sociale et politique. Ces inégalités sont universelles, multiformes et pluricausales.

70 % des pauvres du monde sont des femmes (UNIFEM, 2008) : elles n’ont pas (ou peu) de revenus, et n’ont souvent pas de contrôle sur ceux-ci. Cette pauvreté s’explique par

  1. Les inégalités face au travail, souvent non rémunéré, et
  2. Par un manque d’opportunités lié à un accès insuffisant aux ressources et aux différentes formes de capital (humain, physique, financier, social…).

Selon ONU Femmes, les femmes effectuent 66% du travail mondial (y compris le travail non rémunéré), produisent 50% de la nourriture mais ne perçoivent que 10% des revenus et ne disposent que de 1% de la propriété (Banque mondiale, 2012b)

En amont, des discriminations directes et indirectes conditionnent l’accès des femmes au marché du travail et au maintien dans des emplois de qualité:

  • discriminations juridiques: 128 pays (sur 143 pays évalués) possèdent au moins une loi discriminante envers les femmes. Par exemple, 15 d’entre eux exigent une autorisation maritale pour le travail des femmes (Gender at Work, World Bank, 2014).
  • choix des filières: (universitaires, formation professionnelle): une différenciation sexuée des filières d’enseignement supérieur persiste, avec «aux extrêmes un pôle littéraire à dominante féminine et un pôle scientifique et technologique à dominant masculine» (Bereni, Chauvin, Jaunait, Revillard, 2012).
  • répartition inégale de la charge de travail non-rémunéré : les femmes y consacrent deux fois plus de temps que les hommes, rendant difficile la conciliation travail productif/travail reproductif et limitant l’accès et le maintien des femmes dans l’emploi.

Ségrégation sexuée du marché du travail

  • Certains métiers/secteurs sont fortement féminisés (santé, éducation, social, administration publique) et d’autres fortement masculinisés (industrie automobile, construction, transports). Cette répartition est hiérarchique et donne lieu à des inégalités en termes de prestige social, de rémunération et de conditions de travail. Les métiers liés aux soins et aux tâches domestiques sont des exemples emblématiques.

Ségrégation verticale, dite «plafond de verre»:

  • 5 pays sur 114 seulement ont atteint ou dépassé la parité hommes/femmes au niveau parlementaire ou à des postes de direction dans l’administration ou le secteur privé : Colombie,Fidji, Jamaïque, Lesotho et Philippines.(Gender at Work, World Bank, 2014).

Inégalités salariales:

  • Le rapport mondial sur les salaires 2014/2015, publié en décembre par l’OIT, indique que les salaires moyens des femmes sont inférieurs de 4% à 36% à ceux des hommes, et que ces écarts se creusent pour les revenus élevés.

Temps partiel, surchômage et précarité:

  • La qualité de l’emploi reste un enjeu majeur: les contrats à temps partiel sont très majoritairement féminins (influencés par les rôles parentaux traditionnels et la perception du travail des femmes comme étant «secondaire» par rapport à l’activité masculine) et les femmes sont plus touchées parle chômage.

L’analyse de l’emploi féminin doit être combinée avec d’autres facteurs discriminants, comme l’âge, la nationalité, le niveau de formation ou la classe sociale. Par exemple, dans les maquiladoras ou zones franches d’exportation, les femmes,notamment des femmes pauvres et jeunes, occupent 80% des emplois (peu rémunérés,longues journées de travail, droits syndicaux et congés non-respectés etc...)

Indépendamment de leur statut d’emploi, 70 % des femmes préfèrent occuper un emploi rémunéré. Le fait que plus de la moitié des femmes soient exclues de la population active au niveau mondial indique que des obstacles sérieux restreignent leur capacité et leur liberté d’en faire partie.

Les contraintes les plus fréquentes sont

  1. L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée,
  2. Le statut marital,
  3. Le manque de transport,
  4. La conformité aux rôles sexo-spécifiques – les préférences et les attentes des hommes comme des femmes sur le marché du travail.

 

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 Pour aller plus loin:
Gender equality works

La vidéo «Gender equality works»,
réalisée par la BERD: des pistes pour
l’intégration du genre dans la sphère
professionnelle et leurs retombées
économiques. Disponible ici

 

 

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