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Parler de cordes chez les pendus

par Point Focal Genre

publié dans violences , Haiti , femmes , hommes , filles , garçons , droits humains

Le 25 novembre ramène annuellement la commémoration de la journée internationale de l'élimination de la violence envers les femmes et les filles. Pour rehausser l'impacte de cette campagne, la couleur orange a été choisie comme signe visible de l'adhésion unifiant les participants à cette activité dans le monde entier. 

Quand on parle de la violence faîte aux femmes et aux filles, nous retrouvons trois grandes axes,  les violences physiques, sexuelles et psychologiques. 

"Dans le monde, 1 femme sur 3 a été victime de violence physique ou sexuelle — le plus souvent par un partenaire intime. 1 femme tuée sur 2 en 2012 l’a été des suites de violences infligées par son partenaire ou un membre de sa famille."

Plus près de nous,

"Le dernier rapport de la Concertation nationale contre les violences faites aux femmes indique que de juillet 2011 à juin 2012, 1,127 cas de violences sexuelle contre des femmes et des hommes ont été rapportés dans quatre départements du pays, 76.6% de ces cas concernant des femmes."

"Sur ces 863 cas de violence contre les femmes, 64.90% des violences commises étaient physiques, 16.1% étaient de nature sexuelle, - 7.3% de nature psychologique, et 11.7% de nature économique. La tranche d’âge la plus touchée se situe entre 20 et 30 ans pour les agressions physiques, et entre 10 et 25 ans pour les agressions sexuelles, dont pas moins de 60% sont encore mineures au moment des faits et 5.6% ont entre 5 et 10 ans." 

Les données avancées permettent de constater que la violence n'est pas uniquement dirigée vers le sexe féminin en Haiti. Cependant, la violence sexuelle contre les femmes/filles charrie souvent une nouvelle génération de nouveau attrapée dans le cycle.

Considérons qu'en Haiti, 11% des adolescentes ont au moins 1 enfant et pensons au phénomène de féminisation de la pauvreté chez nous. Puisque les femmes reçoivent des salaires inférieurs à ceux des hommes, sont plus présentes dans le secteur informel où on ne perçoit pas de sécurité sociale, et étant donné que les femmes haïtiennes à 71% ne possèdent ni terre, ni maison alors qu'elles sont chef de famille dans 53% des foyers, nous pouvons prévoir un autre cycle ajouté à celui de la violence qui est celui de la pauvreté. 

"La violence en cause ici n’est pas seulement celle qui est ordinairement indexée, dénoncée ou décriée. C’est aussi celle qui est souvent tapie au fin fond des mœurs, des coutumes et traditions, derrière les piliers de l’imaginaire. "

Chez nous, la violence commence dans le foyer et continue à l'école. Pourtant, depuis 2001 un projet de loi interdisant les sévices corporelles contre les enfants au foyer et à l'école a été déposé au Parlement, mais aucune suite n'a été noté pour aller plus loin. Des articles de journaux de la place sont multiples rapportant l'importance du châtiment corporel: 

« Une fois, j’étais en visite dans une école à Ouanaminthe. J’ai été sidérée de voir le directeur d’école tenir un [rigwaz] (fouet fabriqué en Haïti avec la peau de bœuf), pour diriger les élèves. C’était une image choquante. Quand je lui ai parlé sur la portée négative de son acte, le directeur m’a fait comprendre qu’il vaut mieux faire lui-même usage du fouet pour réprimander l’élève plutôt que ses parents qui, le plus souvent ont tendance à maltraiter l’enfant pour prouver leur sévérité »

Les séquelles de ces pratiques nous enfoncent davantage dans cette spirale de violence institutionnalisée depuis les temps de la colonie. Nous nous retrouvons donc, femmes, filles, hommes et fils de traumatisés qui perpétuent la violence au 21è siècle à commémorer le jour de l'élimination de la violence; c'est le jour à  prendre le temps de réflexion sur un sujet éminemment important. 

 

Education Sans Violence est une structure qui vise à alerter sur les rapports entre la violence au sein de la famille et la violence à l’échelle de la société. Nos actions passent notamment par la sensibilisation des parents aux effets néfastes de la violence éducative ordinaire et proposons des méthodes alternatives pour une éducation bienveillante et positive respectueuse des différences et axée sur la parité des sexes.

 

Education sans violence est joignable

Sur le site : educationsansviolence.com

A l’adresse Email : contact.esv@educationsansviolence.com

Par téléphone au : 00 33 768890051 (Via whatsapp également)

http://www.francophoniedesameriques.com/chercheurs/wp-content/uploads/sites/19/2014/05/violences-et-ordre-social.pdf http://www.ht.undp.org/content/dam/haiti/docs/emancipation_des_femmes/UNDP_HT_Haiti%20Report%20-Assictance%20legale-Avril2013.pdf https://ofpra.gouv.fr/sites/default/files/atoms/files/7didr_haiti_les_violences_faites_aux_femmes_ofpra_09012017.pdf https://www.cliohaiti.org/IMG/pdf/ddeb108b1.pdf
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