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Le genre dans les élections mi-mandat USA, novembre 2018

par Point Focal Genre

publié dans Mercredi du genre , choix , égalité , femmes , politique , élections

Comme un chauffeur ayant les yeux rivés sur le rétroviseur, j'ai regardé se dérouler les élections mi-mandat du gouvernement américain. Un article déjà publié sur ce blog biaisait mon regard sur les joutes de ce mastodonte de la démocratie dans cette partie du monde. 

L'article, Femmes et politique laquelle est l'autruche* avait présenté une analyse de certaines raisons pour lesquelles de manière générale les femmes se portent moins souvent candidates à des postes politiques. Le chiffre de 17% des sièges au parlement au niveau mondial est présenté comme statistique qui témoigne de ce fait. 

Après les facteurs structurels, sociaux, culturels et personnels avancés comme causes de base limitant l'accès dans beaucoup de régions dans le monde, la question des résultats des dernières primaires américaines prenaient un autre intérêt. 

Les premières annonces des résultats montraient déjà des couleurs inattendues, on parlait d'un record historique de femmes élues. Les démocrates seront désormais majoritaires à la chambre des représentants pour les deux dernières années du mandat du Président Américain, Donald Trump. Parmi les surprises est le nombre record de femmes élues au Congrès.  "116 femmes à des sièges de parlementaires ou à des postes de gouverneurs. Dans le détail, les femmes sont désormais 95 à la Chambre des représentants (contre 84 jusqu'ici), 12 au Sénat et 9 à des postes de gouverneurs"

Comment réussir cet exploit? Quel avait été le secret qui permettait cet engagement surprenant? Mme Kelly Dittmar, professeur de sciences politiques à l'Université de Rutgers au New Jersey nous l'explique. 

D'abord elle parle de "l'urgence accrue" qui semble avoir été ressentie par les femmes américaines due à l'occupant actuel de la maison blanche. Professeur Dittman cite les "risques d’un retour en arrière sur des progrès accomplis dans les domaines de la santé ou de l’environnement au cours des huit précédentes années." comme un facteur explicatif. Elle parle de l'effet #metoo portant un plus grand nombre de femmes à manifester, à s'impliquer et finalement à se présenter aux urnes, pour contre balancer et chercher une plus grande parité dans la représentativité du congrès américain. Pour Mme Dittman il est évident que la grande mobilisation des démocrates aux postes éligibles est due au fait qu'ils étaient dans l'opposition. 

Ces éléments serviraient à éclairer un engagement des femmes des deux cotés de la politique américaine, démocrate et républicain. Cependant, l'argument persuasif justifiant cette forte présence de femmes démocrates qui ont mis le pied à l'étrier se trouve ailleurs, selon cette auteure. Il s'agit de l'implication d'une organisation citée par le professeure Dittman, qui s’appelle Emily's List.

Emily's List est un comité d'action politique américaine qui aide les candidates démocrates pro-choix qui briguent un mandat. Fondé par Mme Ellen Malcolm en 1985, cette infrastructure de soutien aux candidates offre une plateforme et des formations en gestion de campagne politique.

Soulignons comme changements notoires, l'arrivée de deux musulmanes au pouvoir, une dans l'état du Minnesota et l'autre dans le Michigan.  Aussi, une grande première est la présence de deux Amérindiennes, au Kansas et au Nouveau-Mexique. Finalement, la plus jeune élue Alexandia Ocasio-Cortez est la nouvelle représentante du 14è District de l'état de New York. 

Femmes phares dans la politique américaine, il faudra maintenant compter avec Jahana Hayes, la 1ère parlementaire noire de l'état de Connecticut; n'oublions pas, Marsha Blackburn la 1ère sénatrice du Tennessee et Martha McSally la 1ère sénatrice de l'Arizona. Comme premières femmes gouverneures on peut citer: Janet Mills dans le Maine, Kim Reynolds dans l'Iowa, et Kristi Noem dans le Dakota du Sud. 

La moisson pour les primaires américaines a été abondante pour les femmes en politique. Quand on pense qu'elle s'ajoute à la politique féministe du 1er ministre Justin Trudeau du Canada et à la politique extérieure féministe du Président Français Emmanuel Macron, nous pouvons anticiper un coup de projecteur sur l'implication des femmes dans la politique mondiale. 

Alors, Emily's List semble une stratégie qui demande analyse à la recherche de solutions pour les 30% d'obligation qui nous reviennent selon la constitution haïtienne. 

 

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